réinventions photographiques des portraits de personnalités de la Suisse et d’ailleurs, réunies dans le recueil le livre de ma vie #10 pour Payot Libraire
Pour cette édition du livre de ma vie, mon idée a été de travailler sur le lien entre le photographe et son sujet dans des circonstances où nous ne sommes pas amenés à nous retrouver physiquement pour réaliser des portraits. Les liens entre les gens s’étant passablement numérisés au cours de l’année dernière, j’ai souhaité travailler de façon analogique, afin de maintenir un contact avec la matière réelle du tirage et du papier, ainsi qu’un rapport physique entre les photographies et mes interventions. J’ai choisi de travailler avec du papier calque sur les images car sa transparence peut varier grandement selon si la feuille de calque est apposée sur l’image – la photographie sera nette tout en acquérant un léger grain dû à la texture du matériau – ou si elle en est décollée – la photographie deviendra alors vaporeuse et floue, tendant vers l’abstraction ou devenant plus expressive et sensuelle. Enfin, le calque devient symboliquement un écran qui s’interpose entre deux personnes, rendant les relations plus diffuses et assourdies, et renforçant dans un même geste la puissance d’évocation émotionnelle d’une image.